L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1909. Biplan de Breguet (France)

UN peu avant la traversée de la Manche par Blériot, l’ingénieur-constructeur, Louis BRÉGUET avait réussi à faire voler, à Douai, un biplan de conception assez originale. Les ailes de cet appareil, appelé « double monoplan », n’étaient entrecroisées que par deux haubans et les câbles tendus entre elles étaient réduits à l’extrême. Comme Blériot, BRÉGUET fut ainsi parmi les premiers constructeurs à simplifier la ligne des avions. Le résultat de ces efforts était une diminution de la résistance à l’avancement : de plus, la machine acquérait la vitesse du monoplan tout en conservant la maniabilité du biplan. Autre innovation : les ailes supérieures étaient mobiles autour d’un axe horizontal et servaient d’ailerons. Ce n’était d’ailleurs pas la première fois que BRÉGUET attirait sur lui l’attention des milieux aéronautiques : en 1907, il avait réalisé avec son ami Richet le premier hélicoptère qui se fût enlevé du sol avec un homme à son bord. L’année suivante, un autre hélicoptère avait été expérimenté par les deux amis. En 1909, le premier avion Bréguet était donc le troisième appareil construit dans ses ateliers. À la fin de cette même année, l’ingénieur-constructeur s’inspira de son premier biplan pour en produire un second, à fuselage plus compact. Et, l’année suivante, il mettait au point un biplan entièrement métallique. Sur ces différents appareils se retrouvait le « manche-à-balai » inauguré par Pénaud et Esnault-Pelterie, mais doté à son sommet d’un volant d’automobile qui, par câbles et chaînes, entraînait les commandes ; fixé en bas par un cardan, le manche se man’uvrait dans tous les sens et son principe de fonctionnement n’était nullement rudimentaire par rapport aux manches-à-balai des avions les plus modernes. De plus, BRÉGUET avait résolu le délicat problème du démarrage du moteur en le faisant partir de la cabine du pilote. C’est le même BRÉGUET qui, le premier, utilisa une hélice tripale dont, en 1911, il articula les pales. Homme modeste, BRÉGUET essayait ses prototypes, mais laissait d’autres que lui s’illustrer à bord des appareils portant sa marque.