L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1909. Biplan de Martin (U.S.A.)

CONTRAIREMENT à ce qu’on pourrait croire, ce ne sont pas les frères Wright qui influencèrent le plus les destinées de l’aviation en Amérique : ce fut Glenn Curtiss, du fameux groupe fondé par Graham Bell. Après Wright, Curtiss vint à son tour en Europe, surtout en France où il exhiba sa machine personnelle, et aussi en Italie où il donna le baptême de l’air au célèbre poète (et futur aviateur) d’Annunzio. Pendant ce temps, aux États-Unis, l’aviation végétait au milieu d’une indifférence contre laquelle luttaient seuls les Wright, d’une part, et à l’autre bout du continent, en Californie, un fervent nommé Glenn MARTIN. Celui-ci réalisa en 1909 un biplan inspiré des travaux de Curtiss, qui comportait les fameux ailerons stabilisateurs d’entreplan. Quand fut essayé cet appareil, dont le moteur Elbridge 4 cylindres à refroidissement par eau développait 30 CV, les résultats dépassèrent toutes les prévisions. MARTIN résolut alors de consacrer toute son activité à la construction aéronautique et installa une petite usine à Santa-Ana, près de Los Angeles. Durant les deux années qu’il mit à perfectionner son engin, la vogue des exhibitions aéronautiques, venue d’Europe, avait peu à peu gagné l’Amérique. MARTIN sentit qu’il fallait profiter de ce courant d’opinion, et parvint à promouvoir un grand meeting international à Los Angeles, en 1910. Le programme comprenait, comme en Europe, des épreuves de courses, de vitesse pure, d’altitude, etc... Bien qu’elles aient été remportées par les Français, Glenn MARTIN avait atteint son but qui était de favoriser le développement de l’aviation en Amérique. D’autres meetings furent organisés, qui plurent au public yankee, spécialement aux foules très bigarrées de la Californie. Le premier appareil de MARTIN fut assez profondément modifié en 1912 par la suppression de l’élévateur avant et par l’adjonction d’un moteur Ford nettement plus puissant. Mais c’est en 1913 que MARTIN connut la consécration suprême, lorsque son nouveau biplan doté d’un moteur Gnôme-Rhône fut choisi par l’armée américaine.