L’HISTOIRE DE LA MARINE – des origines à 1700
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Antiquité. Dromon byzantin

 

MALGRÉ onze cents ans de puissance et de gloire, l’histoire de Byzance n’a pas eu dans les siècles le même retentissement que l’histoire de Rome. De sa marine, notamment, on ne connaît à peu près rien : et c’est pourtant par elle que se sont transmises les traditions des flottes grecques et romaines, traditions que Byzance a maintenues jusqu’au Moyen-âge. La fin de la puissance romaine ayant rendu la Méditerranée à la piraterie, ce furent les marines de Byzance qui reprirent la lutte contre elle et tentèrent à leur tour d’en venir à bout... Le dromon et le pamphyle furent les principaux types de navires byzantins. Les rares détails que nous possédons sur ces vaisseaux indiquent qu’il s’agissait de bateaux plus puissants que leurs modèles romains. Le dromon était un gros navire à rames doté d’un éperon. Comme le type romain similaire dont il constituait la version amplifiée, il avait des tours de combat et une taille de 40 à 60 mètres ; ces impressionnantes caractéristiques en faisaient véritablement le cuirassé de l’époque. Contrairement à la trirème romaine, il ne recherchait pas le corps à corps dans l’abordage, puisqu’il disposait de machines de guerre importantes, son " artillerie lourde " se composant de balistes, de catapultes et autres engins capables d’envoyer de gros boulets à 1.500 mètres de distance. Mais l’arme la plus terrible et la plus meurtrière du dromon était le fameux feu grégeois. Le secret n’en a pas été retrouvé : on sait seulement que c’était un liquide (peut-être une composition à base de pétrole qui ne s’éteignait pas au contact de l’eau et qui, projeté sur les bateaux assaillis au moyen de lance-flammes ou dans des pots catapultés, agissait comme un véritable obus explosif.) De la même manière les Byzantins lançaient aussi sur l’ennemi des jarres qui, en se brisant sur le pont de l’adversaire, répandaient parmi les combattants épouvantés d’effrayantes cargaisons de serpents !...