L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900
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1894. Voiturette Peugeot (France)

 

À la fin du XVIIIe siècle, un ancêtre de la famille PEUGEOT portait le prénom de Jean-Pierre (devenu héréditaire depuis) et était tisserand-teinturier près de Montbéliard. Ses fils créèrent une fonderie d’acier qui se spécialisa dans la fabrication de lames. En 1865, la firme (devenue Les Fils de Peugeot Frères) était dirigée par Armand PEUGEOT : ce dernier avait vécu quelque temps à Leeds et avait ramené d’Angleterre l’idée de construire — un des premiers — des vélocipèdes en France. Bien lui en prit, car, dès 1886, l’usine PEUGEOT de Beaulieu était la plus importante fabrique de cycles d’Europe. Cependant, une autre idée travaillait Armand PEUGEOT : construire des tricycles et même des quadricycles. Mais, pour, cela, il fallait un moteur... Un premier tricycle fut réalisé à Beaulieu. Équipé d’un moteur à vapeur, il fut prêt pour l’Exposition Universelle de Paris de 1889. or, Daimler montrait à la même Exposition le moteur à gaz dont il venait de vendre le brevet à Levassor. Ces messieurs nouèrent des contacts, discutèrent et bientôt il fut convenu que PANHARD et LEVASSOR fabriqueraient les moteurs et PEUGEOT les voitures. Dès 1890, les premières voitures Peugeot à moteur Panhard sortaient des ateliers de Beaulieu. La production atteignit 29 voitures en 1892, 34 l’année suivante et 40 en 1894. Équipée d’un moteur Panhard (licence Daimler) à 2 cylindres en V développant 8 C.V., la voiturette Peugeot, qui pesait 550 kilos, avait une boîte de vitesses à 4 rapports et une marche arrière. Détail piquant : lors de l’entrevue avec Daimler, Armand PEUGEOT avait prôné le moteur avant permettant de mieux centrer la voiture ; LEVASSOR, au contraire, vantait le moteur à l’arrière, pour soustraire les passagers aux mauvaises odeurs... Et qu’advint-il quand les projets devinrent des réalités ? Exactement l’inverse : la Peugeot était à moteur arrière et la Panhard à moteur avant !