L’HISTOIRE DE LA MARINE – de 1700 à 1850
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1768. Galiote (France)

 

LE terme de galiote, comme beaucoup de noms désignant de petits bâtiments, avait plusieurs significations. La galiote hollandaise, représentée ici, était un petit navire à fond plat qui faisait le cabotage dans le nord de l’Europe, en Baltique et en Mer du Nord. Elle jaugeait 50 à 300 tonneaux, avait des formes arrondies et sa caractéristique principale était qu’elle possédait des dérives latérales. Son gréement consistait en un seul mât avec voile à corne, à laquelle s’ajoutait un hunier volant. Elle portait à l’avant une voile d’étai et un ou deux focs sur le beaupré, et à l’arrière un petit tape-cul à corne ou à livarde. Il existait des galiotes de ce type à Dunkerque, au milieu du XVIIIe siècle. Elles étaient considérées comme meilleurs voiliers que les koffs, ou kuffs, également d’origine hollandaise, qui eux-mêmes étaient décrits à l’époque comme portant un grand mât et une misaine avec des voiles à livarde et un hunier ; aux allures portantes, les voiles étaient mises en ciseaux ou bien une voile carrée était établie sur le mât de misaine. La galiote barbaresque était différente : c’était une petite galère, destinée à la course et possédant deux mâts et deux voiles latines. Elle avait les mêmes caractéristiques que la galiote vénitienne qui comptait seize bancs de chaque bord, avec un à trois hommes par rame, et était armée de quatre canons légers ou de deux à trois pierriers. En France, le terme de galiote était surtout utilisé pour désigner la galiote à bombes. C’était un navire à deux mâts principaux portant chacun trois étages de voiles, un beaupré avec civadière et trois focs, et des voiles d’étai entre le grand mât et le mât d’artimon. Ce gréement n’en faisait pas de bons voiliers et les virements de bord vent devant posaient de nombreux problèmes, d’où l’expression « À Dieu va ». Les dimensions des galiotes françaises étaient comparables à celles des corvettes.