L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900
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1880. Omnibus léger « La Nouvelle » d’Amédée Bollée père (France)

 

L’HISTOIRE de cet omnibus fut très curieuse car elle s’étala sur une période de plus de quinze ans, fertile en événements importants pour le progrès automobile, événements auxquels La Nouvelle fut intimement liée. Amédée BOLLÉE père avait tiré de La Mancelle différents véhicules qu’il livrait carrossés (ou à carrosser) de plusieurs manières : coach, limousine, omnibus, etc... La Nouvelle était issue de cette série et fut, terminée en 1880. L’arrière du véhicule était conçu pour recevoir le moteur-pistons, rejeté cette fois près de la chaudière afin d’agrandir la cabine des passagers. Rien, toutefois, n’eut signalé particulièrement cette voiture si elle n’avait joué un rôle de tout premier plan — dans la lutte que se livraient les tenants des moteurs à vapeur, à pétrole et à électricité. Défenseur convaincu du système à vapeur, Amédée BOLLÉE père ne croyait, qu’en ce procédé qui lui avait valu tant de succès. Mais en 1894, lors de l’épreuve Paris-Rouen, il eut la révélation du danger que faisaient courir aux « vaporistes », certains nouveaux venus de l’automobile spécialement les « pétrolistes ». Aussi, pour bien prouver la valeur (incontestable à son avis) du système à vapeur, il n’hésita pas à engager sa voiture, La Nouvelle dans la course Paris-Bordeaux organisée du 10 au 12 juin 1895. Faisant figure d’ « ancienne » La Nouvelle était la plus lourde des voitures en compétition, mais point la moins rapide, tarit s’en fallait ! Entre-temps, le moteur « à pétrole » avait fait de grands progrès et le résultat fut tranchant !... Émile Levassor sur Panhard et Levassor à moteur « à pétrole » parvenait à Paris avec 4 heures d’avance sur ses rivaux directs... Les voitures à vapeur s’étaient effondrées lamentablement, les moteurs trop poussés par les chauffeurs ayant grippé. La Nouvelle était du nombre. L’échec des « vaporistes » était net. Heureusement, la famille BOLLÉE était trop intelligente pour s’entêter davantage : les années qui suivirent le prouvèrent bien...