L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE – des origines à 1900
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1769. Le « Fardier » de Cugnot (France)

 

SI le Français CUGNOT fut devancé par d’autres pionniers de l’automobile, un fait demeure cependant incontestable : sa machine fut le premier grand véhicule mécanique du genre ; ses devanciers s’étaient tous contentés de modèles réduits. Né à Void, en Lorraine, le 25 septembre 1725, CUGNOT travailla quelque temps en Allemagne comme ingénieur, puis, après un passage à Bruxelles — où une tradition veut qu’il ait essayé vers 1763 un premier modèle de voiture à vapeur — il rentra en France. C’est à Paris qu’il effectua ses premières expériences. À leur sujet, les mémoires des contemporains citent les endroits les plus divers et les dates les plus contradictoires. On a pourtant de bonnes raisons de croire que ce fut dans la cour de l’Arsenal de Paris que CUGNOT effectua son premier essai en 1769. Il devait d’ailleurs éventrer un mur d’enceinte, n’ayant pas prévu de freins !’ Ainsi se termina la carrière du premier Fardier. Une deuxième voiture fut construite vers 1770 : c’est cette dernière qui est conservée au musée des Arts et Métiers de Paris. Le Fardier, conçu pour remorquer du matériel d’artillerie, se révéla capricieux et brutal :,aussi, malgré les dépenses considérables engagées dans les expériences, il fut finalement rangé dans un hangar. Quant à CUGNOT, l’exil du ministre Choiseul, qui le protégeait, puis la Révolution française arrêtèrent ses recherches. Durant la période révolutionnaire, il se réfugia à Bruxelles. Ensuite, à l’avènement de Bonaparte, il rentra en France, où il reçut du Premier Consul une pension de 1.000 francs, qui l’aida à vivre jusqu’en 1804, année de sa mort. Certains techniciens et historiens ont émis des doutes sérieux sur l’authenticité du véhicule de CUGNOT, mais de récentes études ont établi que le Fardier fonctionna bel et bien. La principale objection des sceptiques était l’impossibilité de brûler du charbon dans un tel foyer ; mais il était possible d’y brûler du bois, et c’est certainement ainsi que procéda l’inventeur français.