L’HISTOIRE DE L’AVIATION – guerre 1939-1945
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1936. Fairey « Battle » (Grande-Bretagne)

 

PARTICIPANT au même programme de renouvellement que le célèbre Spitfire, le Fairey Battle fut considéré à l’époque de sa production (1936) comme une étonnante réussite technique. De dimensions nettement plus importantes que les chasseurs de son temps, il pouvait emporter une quantité considérable de carburant et, de ce fait, voler très loin. Toutefois, cet avantage même entraînait un sérieux inconvénient : le poids élevé de l’appareil, qui réduisait sa vitesse et le rendait assez vulnérable. Néanmoins, comme il présentait une incontestable supériorité sur les vieux biplans de la même catégorie en usage dans la RAF, il fut commandé en série pour remplacer les appareils du type Fairey Hart. Plusieurs pays s’intéressèrent au Battle, entre autres, la Belgique qui en construisit, sous licence, dans l’usine Fairey de Gosselies, et qui en équipa plusieurs de ses escadrilles entre 1937 et 1940. Lors de l’offensive allemande du 10 mai 1940, quelques poignées de ces appareils exécutèrent une mission désespérée contre les ponts de Maastricht, en Hollande. Les équipages belges et anglais, submergés par la chasse ennemie et décimés par la Flak, comprenant qu’il ne leur restait pratiquement plus aucune chance de sortir vivants de cette aventure, se jetèrent avec leur chargement de bombes sur les ponts de la Meuse, exécutant ainsi l’une des premières missions-suicide du conflit. Un seul Battle, escorté de deux Hurricane parvint, par miracle, à regagner sa base. Quelques jours plus tard, les Fairey Battle participèrent héroïquement aux combats de Dunkerque, mais ils y furent surclassés par les appareils ennemis.

Caractéristiques : Envergure : 16,46 m. – Longueur : 15,87 m. – 1 moteur Rolls-Royce Merlin de 1.035 C.V. – Armement : 2 mitrailleuses de 7,7 mm. et 450 kg de bombes. – Vitesse maximum : 414 km/h.