L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1913. Biplan Breguet (France)

L’ÉTRANGER avait beau faire, la France restait – en 1913 – le pays par excellence de la production aéronautique, tant par la qualité que par la quantité de ses avions. Cette production s’était élevée à 1.350 appareils en 1911, 1.425 en 1912 et 1.294 en 1913. Pour ces trois mêmes années, la fabrication de moteurs s’était chiffrée respectivement à 1.400, 2.217 et 2.240, tandis que celle des hélices atteignait 8.000, 8.000 et 14.900. Au vu de ces statistiques, on constate que si, en 1913, la sortie d’appareils français avait quelque peu diminué, celle des hélices et des moteurs s’était notablement accrue : à raison de la « casse » plus fréquente, sans doute... Parmi les constructeurs français les plus importants, il y avait Farman à Mourmelon, Blériot à Paris, Voisin à Issy-les-Moulineaux, Deperdussin à Paris, Nieuport à Villacoublay et BRÉGUET à Douai. Ce dernier disposait d’un hall de montage comptant parmi les plus vastes de l’époque. Auteur de nombreux prototypes différents depuis 1909, il avait été l’un des premiers, en 1910, à réaliser un appareil à structure métallique. Ce sont les inconvénients des structures de bois et la fragilité de la toile de recouvrement qui avaient incité BRÉGUET à utiliser des feuilles d’aluminium sous le fuselage. En 1912, il allongea l’envergure de son avion et, en 1913, il remplaça le moteur en ligne Renault 80 CV par un moteur en étoile Canton-Unné, à refroidissement par liquide. Ce dernier modèle, dont une version en hydravion à flotteurs s’illustra au concours de Monaco en 1913, fut construit avec diverses variantes jusqu’en 1914. L’armée française en commanda une escadrille qui fit merveille aux man’uvres du Sud-Ouest, l’année précédant la guerre. Au début des hostilités, les équipages des Bréguet devaient ainsi se trouver parfaitement entraînés et remplirent d’ailleurs de très nombreuses missions, mais lorsque les Allemands eurent mis en ligne des avions plus modernes et rapides, les Bréguet type 1913 furent ramenés à l’arrière... Il fallut attendre 1917 pour que le duralumin soit employé pour la fabrication en grande série des Bréguet XIV.