L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
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1911. Triplan de Battaille (Belgique)

JUSQU’EN 1910, la Belgique n’avait guère brillé dans le domaine aéronautique. Seul le constructeur Tips avait réalisé (en 1908) une machine de valeur et le pilote Jan Olieslaegers avait acquis la célébrité en devenant champion de Belgique et titulaire de plusieurs records. Mais, à dater de 1910, l’exemple de l’étranger et l’ardente propagande menée par Olieslaegers et Tips, suscitèrent en Belgique un intérêt de plus en plus vif pour l’aviation. Peu à peu, de nouveaux constructeurs se révélèrent et l’on vit apparaître quelques types d’appareils inédits. Ainsi, en 1911, le « Vreedenburgh » et le Battaille. Le premier, d’inspiration typiquement française (il rappelait à la fois le « Blériot » et le « Nieuport ») comportait des ailes mobiles dans le sens longitudinal de l’appareil, l’incidence variant légèrement chaque fois que le pilote braquait le gouvernail de profondeur. Ce dispositif renforçait l’action dudit gouvernail et facilitait l’ascension de l’avion. Quant au second, le Battaille, la forme des ailes ainsi que le dessin du fuselage et de la dérive rappelaient nettement les travaux de l’école allemande. Tout à fait inusitée en France et aux États-Unis, la forme triplane avait été reprise ici avec un certain bonheur, sauf en ce qui concerne la visibilité vers l’avant. S’il devait beaucoup à la technique d’outre-Rhin, cet appareil empruntait néanmoins le système de commande français et la dérive de direction du fameux « Antoinette » de Levavasseur. Piloté par son constructeur, le Battaille vola parfaitement dans la région bruxelloise et participa à de nombreuses démonstrations dont le public belge était aussi friand que les foules des pays voisins. Ces meetings, organisés uniquement en été, dépendaient des conditions atmosphériques, car il n’était pas question de voler par temps pluvieux ou venteux. Aussi les spectateurs devaient-ils être patients et persévérants ! La fête terminée, les pilotes étaient l’objet de manifestations délirantes. César BATTAILLE était une de ces « idoles ». Plus, tard, il se fit connaître aussi comme inventeur de bombes aériennes... et comme sculpteur.