L’HISTOIRE DE L’AVIATION – des origines à 1914
39

1910. Biplan Maurice Farman (France)

MAURICE FARMAN, frère d’Henry et comme lui sportif confirmé, était un aéronaute réputé. À la fin de 1908, il entreprit avec un ami, M. NEUBAUER, la construction d’un aéroplane qui vola pour la première fois à Buc en janvier 1909. Quelque temps plus tard, en compagnie de son ami le pilote Senouque, Maurice FARMAN se livra pour la première fois en France à des essais de télégraphie sans fil d’un avion en vol à des expérimentateurs postés au sol. Ces expériences furent couronnées de succès. Malgré l’intérêt majeur du procédé, aucun parti immédiat n’en fut tiré par l’armée française et par les constructeurs, qui pourtant étaient au courant de la réussite de ces essais. Dès 1902, d’ailleurs, un Anglais, le Révérend Bacon, avait transmis par télégraphie sans fil des messages d’un ballon captif, puis, en 1910, l’Américain Morton et le capitaine français Ferrie obtenaient des résultats satisfaisants dans le même domaine. Enfin, de septembre à décembre, Maurice FARMAN prouvait de manière décisive l’excellence du système. Sans doute fallait-il, une fois de plus, que l’idée fît son chemin... Mais l’appareil de Maurice FARMAN allait connaître une autre consécration, plus spectaculaire. Les frères Michelin, les grands industriels du caoutchouc, avaient créé plusieurs prix aéronautiques, entre autres un grand prix Paris-Puy de Dôme doté de 100.000 francs-or. L’épreuve consistait, à partir d’un point de la région parisienne, à passer au-dessus de Saint-Cloud, puis à effectuer le trajet jusqu’au Puy de Dôme, en atterrissant à son sommet, point haut de 1.400 mètres. Le pilote, qui devait être accompagné d’un passager, avait à parcourir 366 kilomètres. Le 7 mars 1911, le pilote Renaux et son passager Senouque montant un biplan Maurice Farman accomplissaient entièrement le programme. Ils s’étaient astreints à un entraînement sévère comprenant : vol au compas, tenue de la carte, liaisons météorologiques, etc... toutes opérations encore inconnues des aviateurs de l’époque. Cette prouesse révéla aussi les grandes qualités de l’avion, qui fut commandé par l’armée française pour constituer la 2e et la 5e escadrille.