L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940
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1910. Dirigeable Clément-Bayard II (France)

LE Clément-Bayard fut un dirigeable de fabrication française qui, parce qu’il était l’un des premiers appareils réellement fonctionnels donnant de suffisantes garanties de sécurité, eut un très grand succès et fut vendu dans plusieurs pays du monde. Il fut produit en deux versions ; la première, apparue en 1908 dans les usines Surcouf et Kapferer, était de structure élégante et légère, pouvant atteindre une vitesse relativement élevée (longueur 56 m, diamètre 10,60 m et capacité 3 500 m3). Les ballonnets étaient divisés en deux parties. La nacelle en tube d’acier, très développée en longueur, mesurait 28,50 m. Le gouvernail de direction était de type " biplan " et celui de profondeur, logé à la proue, était de type " triplan ". La propulsion était assurée par un moteur Clément Bayard de 100/120 ch qui actionnait une hélice à deux pales de six mètres de diamètre, à la vitesse maximale de 380 tours par minute. Il était muni de quatre petits ballons stabilisateurs à la poupe. L’élégant appareil se rendit célèbre par le raid réussi de Sartrouville-Compiègne aller et retour, accompli le 1er novembre 1908, sur un parcours de 200 km. Le Clément Bayard II fut construit à La Motte Breuil, et après quelques vols préliminaires, partit à 7 h 15 mn le 6 octobre 1910 de Guise-de-la-Motte près de Paris, en direction de l’Angleterre. Il traversa la Manche, et à 11 hi il survolait majestueusement la ville de Folkestone. A 13 h 20 mn, il atterrit impeccablement devant son hangar, après avoir traversé Londres sous les acclamations d’une foule en délire. Le voyage avec sept personnes à bord, sur quatre cents kilomètres, -avait été parfait. Cette seconde version (78,50 m de long, 7 000 m3) était propulsée par deux moteurs de 100 ch ; le gouvernail et les dispositifs de stabilisation se composaient de trois étages rectangulaires horizontaux entrecoupés de six étages plus petits de façon à former dix cellules. Le Clément Bayard II n’avait pas de ballons stabilisateurs. C’est à son bord que furent réalisées les premières expériences de T.S.F. depuis un navire aérien.