L’HISTOIRE DE L’AÉROSTATION – des origines à 1940
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1852. Ballon dirigeable Giffard (France)

HENRI Jacques GIFFARD, parisien, génie créatif et original, marque dans le monde aventureux de l’aéronautique française vers le milieu du XIXe siècle, un nouveau type de " pionnier " plus technicien, plus réfléchi, plus pratique aussi ; en un mot, de qualité vraiment professionnelle. Giffard, qui s’enrichit de ses inventions, fut un " self made man ", un autodidacte plein d’énergie et d’initiatives. Né à Paris le 8 janvier 1825, il était à 15 ans apprenti dans les ateliers du Chemin de fer de l’Ouest ; à 18 ans, tandis qu’il étudiait avec ferveur la mécanique, il se montrait déjà capable de se lancer dans la recherche de l’un des problèmes techniques les plus fascinants de son époque : la dirigibilité des aérostats. Il s’y jeta avec l’enthousiasme qu’il mettait dans toutes ses actions et aussi avec l’inébranlable confiance qu’il avait en lui-même. Il faut croire que cette confiance, qui le soutenait, devait être bien communicative puisqu’un groupe d’amis n’hésita pas à lui donner l’argent nécessaire pour financer la réalisation de ses projets. Grâce à cette aide, Giffard put construire son premier ballon fusiforme qui le rendit célèbre dans, l’histoire de l’aéronautique. L’aérostat de Giffard était long de 44 mètres et avait une capacité de 2 500 m3 de gaz. Mais la grande nouveauté était le moteur : une machine à vapeur pesant à elle seule 150 kg qui, au, moyen d’un cylindre vertical, actionnait une hélice à trois pales. Avec cet appareil, Giffard s’envola à 17 h 15 mn le 24 septembre 1852, de l’Hippodrome de Paris. Il décrivit quelques grands cercles dans l’air, monta jusqu’à 1 800 m d’altitude et atterrit à Elancourt près de Trappes. Malgré un vent assez fort, Giffard réussit à dominer sa machine en la man’uvrant avec une grande adresse. Il parcourut 28 km à la vitesse de 6 km/h, en conduisant d’une manière impeccable, dans son élégant gilet à fleurs et son chapeau haut de forme. Mais ses entreprises ne s’arrêtent pas là ; pour de plus amples renseignements, nous renvoyons le lecteur à la page 23.